Objectifs

La plupart des régions du Québec sont naturellement en situation de surabondance de peuplements âgés qui dépassent l’âge d’exploitabilité commerciale (> 100 ans). L’aménagement forestier de ces territoires au moyen d’un système d’aménagement équienne à courtes révolutions tel que pratiqué a toutefois entraîné une conversion de la matrice augmentant considérablement la proportion des jeunes forêts issues de coupes au détriment d’une perte nette des forêts âgées. En lien direct avec cette perte nette, on assiste à un changement important de la configuration spatiale des forêts âgées. Dans les régimes naturels de perturbations ces dernières étaient principalement réparties en grands massifs espacés par des secteurs récemment perturbés qui comportaient eux-mêmes de plus petites parcelles de forêts matures et âgées. Cette combinaison de grands massifs et de petites parcelles de forêts âgées est par contre de plus en plus remplacée par une matrice dominée par des aires de régénération où ne sont enclavées que de petites parcelles de forêts âgées, les grands massifs étant priorisés dans la planification de la récolte forestière. Les massifs forestiers sont donc les premiers à être récoltés et à voir sur superficie sans cesse réduite.

La réduction de la taille et de la connectivité des massifs de forêts âgées appréhendée par l’essor de l’aménagement forestier pourrait, dans un futur rapproché, rendre la diversité biologique plus vulnérable à la configuration de la forêt âgée dans les territoires aménagés que ce n’est présentement le cas. Bien que l’aménagement écosystémique recommande le maintien de peuplements âgés à des niveaux similaires (seuils) à ceux historiquement observés dans le territoire sous régime naturel de perturbations, de pareils seuils historiques apparaissent souvent assez élevés lorsque comparés à cibles de rétention générées par un système standard d’aménagement équienne. Pour cette raison, la notion de seuil d’altération acceptable a été proposée par le MRNF afin de faciliter la conciliation entre des enjeux socio-économiques et écologiques. Il a donc été recommandé de maintenir seulement un tiers des superficies de forêts âgées observées historiquement sur le territoire.

Dans ce contexte, le maintien des populations des espèces forestières à des niveaux écologiquement viables interpelle directement la question de l’organisation spatiale de ce qui reste de forêts âgées et plus particulièrement le rôle fonctionnel des massifs dans le maintien de la diversité biologique. La présente étude vise à comprendre le rôle accru que sera amené à jouer la configuration de la forêt résiduelle mais plus particulièrement le rôle fonctionnel des massifs forestiers dans le maintien de la diversité biologique.

Plus précisément, cette étude:

  1. dresse un portrait actuel de la répartition des massifs forestiers à l’intérieur de la forêt boréale commerciale présentement soumise à un régime d’aménagement équienne à courtes révolutions;
  2. développe des outils spatiaux d’aide à la décision visant à classifier et prioriser les massifs ou les portions de massifs forestiers les plus susceptibles de jouer un rôle critique dans le maintien de la diversité biologique sur l’ensemble de la forêt commerciale du Québec;
  3. évalue le rôle fonctionnel des massifs forestiers âgés dans le maintien de la diversité biologique au moyen d’indicateurs biologiques (entre autres oiseaux) reconnus sensibles à l’altération du couvert forestier.

Chercheur responsable

Pierre Drapeau, UQAM

Équipe de recherche

  • Alain Leduc, UQAM
  • Louis Imbeau, UQAT
  • Yan Boucher, DRF-MRN

Durée

2010-2013

Montant

215 000 $

Partenaires financiers

  • Ministère des Ressources naturelles et de la Faune

Appel de propositions

Aménagement et environnement forestiers – IV (1er concours)