Écoutons Valérie : « La madame veut aller à la salle de bain. On va y aller, mais je prends le temps de faire ses dents. Elle vient de finir de manger, elle a peut-être de la nourriture de prise sous son dentier. C’est juste ça la bientraitance : remettre ses dents fraiches dans la bouche. Et ça prend 30 secondes ».
Pour Florence, c’est aussi « une direction qui traite bien ses employés. Ça va paraître : notre rendement est meilleur, les résidents vont le sentir, les employés vont être plus contents et plus tentés d’aller travailler. C’est une roue ».
Ainsi, la bientraitance passe par des attitudes (comme se soucier d’elle, vouloir son bien) et des petits gestes de tous les jours (comme prendre le temps de l’écouter, personnaliser le lien, reconnaître ses capacités). Mais c’est surtout quand l’interaction entre ces attitudes et ces actions est soutenue par un milieu qui offre des conditions favorables à son déploiement (comme du temps et un climat de confiance) et qui respecte certaines normes (comme l’approche milieu de vie, la loi 6.3…) que la bientraitance prend tout son sens. La bientraitance porte sur toutes les dimensions de la vie, elle mobilise tous les sens : elle touche tout le monde (résidents, proches, membres du personnel), elle se voit dans les relations interpersonnelles, elle se sent dans les cultures organisationnelles et elle s’entend dans le discours. Et tout le monde a le goût de la bientraitance.
Approfondir notre compréhension de la bientraitance; repérer les pratiques de bientraitance dans nos milieux d’hébergement; identifier les conditions gagnantes et les obstacles à leur développement; valoriser ces pratiques et le personnel qui les adoptent : c’est ce que visait notre recherche. Et ça marche, parce que ça tombe sous le sens.
Chercheure principale
Sophie Éthier, Université Laval
Dépôt du rapport de recherche : mai 2021