La pandémie de COVID-19 a créé une forte demande pour diverses solutions de lutte au coronavirus, comme des masques et des désinfectants. Au printemps 2020, il était même devenu difficile de se procurer ce matériel médical souvent produit ailleurs qu’au Québec. Pourtant, la province pourrait en fabriquer sur son territoire, par exemple, à partir de fibres cellulosiques issues de la foresterie. Certains végétaux renferment en effet des molécules connues pour leurs propriétés désinfectantes. Depuis le début de la crise sanitaire, Innofibre, un centre collégial de transfert technologique du Cégep de Trois-Rivières, travaille justement au développement de produits à base de cellulose, en partenariat avec des entreprises privées du secteur des pâtes et papiers et de la bioénergie.
Certains végétaux renferment en effet des molécules connues pour leurs propriétés désinfectantes.
Jean-Philippe Jacques, directeur du centre d’innovation des produits cellulosiques, et son équipe de 43 employés ont notamment développé des masques de type N95 en pâtes thermomoulées, des papiers antiviraux à base d’extraits de produits forestiers et des désinfectants de surface biologiques. Jusqu’à maintenant, les tests en laboratoire visant à évaluer l’efficacité de ces bioproduits sont concluants. Les membranes filtrantes pour masques chirurgicaux mises au point par Innofibre filtrent près de 95 % des particules fines contenues dans l’air. Qui plus est, elles sont plus facilement recyclables et compostables que leurs équivalents en fibre synthétique.
La maturité technologique de ces solutions est telle que certaines pourraient être commercialisées en 2021. Pour ce faire, Innofibre procède à des améliorations de procédés de production et à des adaptations d’infrastructure de fabrication dans son atelier pilote et éventuellement chez ses partenaires industriels. À terme, ces projets contribueront à maintenir et à créer des emplois au sein de ces entreprises, tout en renforçant l’autonomie du Québec en ce qui a trait à son approvisionnement en matériel médical. Des étudiants du diplôme d’études collégiales en Écodéveloppement et bioproduits, un programme offert exclusivement au Cégep de Trois-Rivières, sont engagés dans ces travaux.