La police est intervenue récemment pour un épisode de violence. Alyssa et sa mère ont alors été conduites en maison d’hébergement. Madame prend des médicaments pour une dépression qui serait associée aux violences, surtout psychologiques, subies de la part de son conjoint depuis plusieurs années. Ce dernier consomme quotidiennement de l’alcool et des drogues. La famille vit dans des conditions socioéconomiques très difficiles et est isolée socialement. Alyssa a beaucoup de difficultés à s’adapter à l’école, elle est anxieuse et présente des troubles de sommeil.
Ces situations représentent le quotidien d’un enfant sur deux parmi ceux qui sont exposés à la violence conjugale.
Il s’agit d’un exemple parmi d’autres qui illustre les difficultés importantes rencontrées par les familles ciblées par la présente recherche, soit des familles qui vivent de la violence conjugale en cooccurrence avec au moins une autre difficulté parentale liée à la santé mentale ou à la consommation.
Le premier volet (quantitatif) de cette recherche a permis de montrer que ces situations ne sont pas des exceptions, mais représentent le quotidien d’un enfant sur deux parmi ceux qui sont exposés à la violence conjugale. Les enfants qui grandissent dans ces familles sont significativement plus affectés dans leur développement et leurs parents vivent des défis supplémentaires dans l’exercice de la maternité et de la paternité.
Le second volet (qualitatif) a d’ailleurs permis de comprendre plus en profondeur les expériences multiples et complexes vécues par des mères, des pères et des adolescents en situation de cooccurrence et d’explorer comment, selon eux, les services d’aide pourraient mieux répondre à leurs besoins.
Le dernier volet a permis de réaliser trois séminaires d’appropriation des connaissances avec des experts des différents milieux de pratique concernés, pour cibler les principales recommandations d’amélioration des interventions. Enfin, des concertations cliniques réunissant diverses expertises ont été expérimentées afin d’offrir une aide plus continue et cohérente à ces familles.
Chercheure principale
Geneviève Lessard, Université Laval
Dépôt du rapport de recherche : septembre 2018