Quand les intersections représentent des obstacles à franchir pour les piétons âgés.
L’étude des facteurs de risque reliés à l’environnement et aux comportements lors de la traversée pour les piétons âgés permettra de mieux les protéger.
À répétition, ces manchettes nouent la gorge : une grand-mère fauchée par un véhicule à une intersection. La familiarité de cette phrase témoigne de la fréquence de ces accidents souvent graves, voire mortels : au Canada, les personnes de 65 ans et plus représentaient 35 % des décès piétons entre 2004 et 2006 alors qu’elles ne constituaient que 13 % de la population.
Ces recherches contribueront à outiller les décideurs afin de mieux protéger cette population vulnérable.
Pour agir en prévention, Marie-Soleil Cloutier, professeure à l’INRS, s’attarde aux comportements des piétons aux traversées selon l’environnement bâti. Ne cherchant ni à blâmer, ni à victimiser qui que ce soit, son équipe observe et analyse. « Une variété de facteurs reliés à la route et au vieillissement entre en jeu lorsqu’un piéton âgé traverse une intersection et il faut bien les comprendre pour pouvoir agir. » Ses analyses mettent en relief l’influence des incapacités et de la perception du danger des personnes âgées. Évaluer le temps nécessaire à franchir une distance n’est pas chose facile lorsque le rythme est ralenti, que la vue et l’ouïe sont affaiblies.
D’autre part, l’aménagement des rues et artères contribuent au bilan des accidents : les arrêts d’autobus, les voies cyclables, les feux de signalisation piétons ou encore les terre-pleins sont autant d’éléments qui aident ou nuisent à une traversée en toute sécurité. Alors qu’à l’été 2016 une aînée est décédée des suites d’une collision à une intersection dont l’aménagement avait été modifié pour la sécuriser, on saisit que les multiples facteurs entourant la sécurité des piétons sont mal compris. La population du Québec vieillit, les piétons âgés seront toujours plus nombreux. Les recherches de la professeure Cloutier contribueront à outiller les décideurs afin de mieux protéger cette population vulnérable.
Chercheure principale
Marie-Soleil Cloutier, Institut national de la recherche scientifique – Centre Urbanisation Culture Société
Dépôt du rapport de recherche : août 2016