Marimée Godbout-Parent
Étudiante au doctorat en sciences de la santé
Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
Publication primée : Prevalence of cannabis use for pain management in Quebec: A post-legalization estimate among generations living with chronic pain
Publiée dans : Canadian Journal of Pain/Revue canadienne de la douleur
Résumé
Le cannabis médical, soit du cannabis obtenu suite à une autorisation du médecin, est légal au Canada depuis 2001. Depuis 2018, le Canada a aussi légalisé le cannabis récréatif. Il est maintenant possible de se procurer des produits cannabis en se présentant directement à une succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC) et dans d’autres boutiques en ligne ou ayant pignon sur rue dans d’autres provinces canadiennes. La légalisation a ainsi augmenté considérablement l’accessibilité au cannabis, mais ouvre la porte à un usage pour la gestion de nos symptômes sans l’accompagnement par un professionnel de la santé. Cette pratique est risquée, surtout que les données scientifiques en regard de l’efficacité et de la sécurité du cannabis pour le traitement de différentes conditions de santé sont contradictoires et parfois absentes. Avec une accessibilité et une acceptabilité accrue, une augmentation de la consommation pouvait être prédite et encore plus en douleur chronique (DC), une maladie sans traitement totalement efficace, où plusieurs sont contraints à essayer différents traitements pour soulager leurs symptômes. La DC est une maladie définie par des douleurs qui vont persister pendant plus de 3 mois et qui touche 1 Canadien sur 5. Suivant la légalisation du cannabis, Marimée Godbout-Parent et ses collaborateurs se sont questionnés si une augmentation ou diminution de la consommation de cannabis allait être observée chez les gens qui vivent avec de la DC. C’est donc presque 1 personne sur 3 qui consommait du cannabis en 2019, soit seulement 1 an après la légalisation du cannabis, comparativement à une estimation d’environ 10 % avant la légalisation. Des différences ont aussi été constatées entre les groupes d’âge, avec un pourcentage de consommation plus élevé chez les personnes participantes âgées de 18 à 26 ans (37 %) et le plus bas pourcentage chez les personnes âgées de plus de 74 ans (9 %). Bien que les données scientifiques actuelles ne supportent pas l’efficacité et la sécurité du cannabis pour la gestion de la douleur, son usage est fréquent chez les personnes vivant avec de la douleur chronique. Même s’il est de plus en plus facile de se procurer du cannabis, il est important d’être accompagné par un professionnel de la santé. Le cannabis pour la gestion de la douleur chronique, ça doit se faire en équipe!