L’objectif général du projet était de créer un large puits de carbone par la reconstruction des sols et le boisement d’une ancienne mine d’amiante à Black Lake, dans la région de Chaudière-Appalaches.

Pour reconstruire les sols, nous avons utilisé un mélange de biosolides municipaux et de boues de désencrage. Pour maximiser la profondeur d’enracinement, les semis d’arbre ont été mis en terre dans des andains de 80 cm de large et de 50 cm de haut. Nous avons planté cinq espèces d’arbres, dont trois clones de peuplier hybride et deux provenances (nord et sud) d’épinette blanche. Après trois ans, nous avons observé un taux de mortalité très élevé (65-85%) pour le pin gris, le pin rouge et le mélèze laricin, une mortalité d’environ 45% pour les provenances d’épinette blanche, et une mortalité moyenne de 10% pour les trois clones de peuplier hybride. Les peupliers hybrides avaient environ 2,5 m de hauteur après 3 années de croissance. Toutefois, les conditions trop humides d’un des sites de plantation ont beaucoup ralenti la croissance. Ainsi, certaines parcelles mieux drainées avaient une moyenne de 3,5 m de hauteur après 3 ans. Il ne s’agit pas d’une croissance typique (très rapide) des plantations de peupliers hybrides dans la région, mais nos résultats suggèrent que la plantation de peuplier hybride est le meilleur choix pour créer un puits substantiel de carbone. Des essais antérieurs à ce projet avaient éliminé le saule et l’aulne comme espèces potentielles pour le boisement. Notons que le puits de carbone généré par la reconstruction des sols est particulièrement important. Les biosolides et boues sont épandus à des taux de 1 200 kg par hectare. Nous avons mesuré le stock et les flux de carbone dans des sols de 2013, 2015, 2018 et 2019 pour constater que le carbone est stable et qu’il représente un stock permanent d’environ 125 Mg par hectare. De plus, on observe que les peupliers et bouleaux indigènes ont envahi plus de la moitié de la superficie des blocs de plantation, uniquement là où les sols ont été reconstruits et à différentes densités. Cet envahissement naturel sera non seulement bénéfique pour séquestrer le carbone mais aussi pour ramener en partie les conditions de la forêt limitrophe et ainsi fournir des services écosystémiques comme des habitats pour la faune.

Dans l’ensemble, la technologie proposée offre une solution prometteuse pour la restauration des anciennes mines d’amiante du Québec. Enfin, nous avons étudié la perception et le niveau d’acceptabilité des communautés avoisinantes quant aux technologies de restauration écologique préconisées.

Nos résultats démontrent que plus de 80 % des résidents sondés sont d’accord que les anciennes mines soient transformées en de nouveaux espaces verts. Ceux-ci seraient même prêts à débourser de 5 $ à 25 $ par année pendant trois ans pour financer un projet de verdissement. Ainsi, notre étude démontre la réelle volonté des résidents de Chaudière-Appalaches de tourner la page sur le passé minier et de revitaliser le milieu de vie.

Chercheur responsable

Nicolas Bélanger

Équipe de recherche

  • Nicolas Bélanger, UniversitéTéluq
  • Élise Filotas, Université Téluq
  • Wassim Bouachir, Université Téluq
  • David Rivest, Université du Québec en Outaouais
  • Jérôme Dupras, Université du Québec en Outaouais

Durée du projet

3 ans

Montant

289 845 $

Partenaires financiers

  • Ministère de l’Économie et de l’Innovation
  • Fonds de recherche – Société et culture
  • Le Fonds vert

Appel de propositions

Gaz à effet de serre