Au Québec, par exemple, sur 139 cas d’homicides conjugaux commis par des hommes répertoriés entre 1997 et 2007, les conjoints étaient séparés ou en processus de séparation dans près de 60 % des cas et des indices d’antécédents de VC étaient présents dans 80 % des cas.
Même si la situation est connue depuis plusieurs années, force est de constater que très peu d’interventions visant les auteurs potentiels de ce type de violence ont été développées et évaluées jusqu’à présent. Notre recherche-action avait comme objectif de développer, implanter et évaluer une intervention spécifique portant sur la séparation conjugale et la VC auprès d’hommes confrontés à une rupture d’union et ayant des antécédents de VC.
Ce projet propose un programme de prévention de la violence et de promotion de comportements pacifiques en contexte de séparation.
Résultats : Le résultat principal de ce projet est la création d’un programme de prévention de la violence et de promotion de comportements pacifiques en contexte de séparation. Le programme Mieux vivre la séparation sans violence (MVSSV) s’appuie sur la littérature scientifique et l’expérience d’acteurs du terrain et a été validé auprès d’une population masculine recrutée par les organismes venant en aide aux conjoints ayant des comportements violents.
Autres constats : La séparation apparait comme une période critique dans les relations marquées par la violence conjugale. Au-delà des comportements de violence se cache une détresse importante et bien réelle chez les auteurs de violence conjugale qui sont confrontés à la séparation, détresse qui n’est souvent pas traitée par une intervention adaptée à leurs besoins.
Pistes de solutions : La possibilité d’implanter le programme MVSSV dans les organismes de l’association À Coeur d’homme – Réseau d’aide aux hommes pour une société sans violence devrait être étudiée dans une optique de promotion des comportements pacifiques et de prévention de la violence conjugale en contexte de séparation. L’implantation du programme dans les différentes régions de la province, incluant une formation des intervenants de différents milieux et des mesures de suivi, pourrait mener à des collaborations avec les services de première ligne (CLSC), les établissements de détention provinciaux et les milieux scolaires.
Enfin, il apparaît important d’informer et de sensibiliser la population générale du lien possible entre la rupture amoureuse et les comportements violents
Chercheure principale
Suzanne Léveillée, Université du Québec à Trois-Rivières
Dépôt du rapport de recherche : août 2018