Responsable : 
Jonathan Spicer

Établissement : 
Université McGill

Année de concours : 
2021-2022

Le thème fédérateur de mon programme de recherche proposé est d’optimiser chaque étape de la trajectoire de soins des patients atteints d’un cancer du poumon opérable en tirant parti des découvertes scientifiques de mon laboratoire de sciences fondamentales et en introduisant de nouveaux concepts thérapeutiques dans une plateforme d’essais cliniques. Au sein de cette plateforme, nous validerons nos hypothèses précliniques et générerons des découvertes par analyse corrélative d’échantillons biologiques obtenus stratégiquement.

Le programme est divisé en deux grands axes:
– L’axe 1 explore le rôle des neutrophiles dans la progression du cancer du poumon en utilisant des techniques sophistiquées pour comprendre comment les neutrophiles impactent le microenvironnement immunitaire des tumeurs (TIME). Nous et d’autres avons montré que les neutrophiles peuvent avoir un impact néfaste et le but de ce programme est de comprendre comment moduler le TEMPS de manière à faciliter la réponse immunitaire adaptative du corps pour détruire la tumeur. Nous prévoyons de le faire en examinant un récepteur spécifique nommé CXCR2 qui semble être responsable du recrutement des neutrophiles au moment du développement des cancers du poumon. Nous explorons ensuite davantage comment une modalité curative de traitement de plus en plus courante appelée radiothérapie induit en fait les neutrophiles à libérer leur contenu cellulaire en formant ce que l’on appelle des pièges extracellulaires à neutrophiles (NETs). Ces NETs semblent altérer les effets de destruction des tumeurs de la radiothérapie. Nous espérons qu’en démêlant ces NETs, nous pourrons améliorer l’efficacité de la radiothérapie pour augmenter les taux de guérison des patients atteints d’un cancer du poumon.

– L’Axe 2 vise à apporter de l’innovation à la clinique. Sous ma direction, notre équipe a établi une reconnaissance mondiale pour son expertise en thérapie néoadjuvante pour le cancer du poumon opérable. Le modèle sur lequel nous construisons est un essai clinique lancé par un chercheur récemment financé et explorant l’application de combinaisons d’immunothérapie préopératoire pour le cancer du poumon opérable de stade précoce. Cet essai est le modèle sur lequel nous construisons notre plateforme de traduction scientifique. Nous utiliserons un éventail de corrélats scientifiques développés en interne à McGill et en collaboration avec des équipes du Francis Crick Institute au Royaume-Uni et de l’Université Johns Hopkins. Ces corrélats aborderont les problèmes de (i) les biomarqueurs sanguins de la réponse, (ii) l’immunité tumorale induite par l’immunothérapie préopératoire et (iii) la manière dont ces résultats se recoupent avec les composants TIME de l’immunité innée et adaptative.

La trajectoire thérapeutique des patients atteints d’un cancer du poumon à un stade précoce évolue rapidement. Alors que les thérapies locales comme la chirurgie ou la radiothérapie offrent des taux de guérison raisonnables, la progression malgré ces interventions reste trop courante.L’immunothérapie et le nombre croissant de thérapies ciblées bien tolérées créent une énorme opportunité et notre programme est conçu pour les développer à plusieurs niveaux. La trajectoire des soins est complexe, mais nous avons réalisé une cartographie méticuleuse des processus pour identifier les fenêtres d’opportunité sur lesquelles nous pouvons avoir un impact majeur.