Chercheur :
Singbo, Alphonse
Établissement :
Université Laval
Année de concours :
2021-2022
La plupart des programmes de gestion des risques dans les pays industrialisés couvrent des risques occasionnant de grandes pertes, que ça soit par des programmes de marge nette comme agri-stabilité au Canada le Agricultural Risk Coverage aux États-Unis ou des programmes d’indemnisation suites à des aléas climatiques majeurs. Ce type de programmes laissent donc aux producteurs la responsabilité de gérer eux-mêmes les risques de moyenne taille. Ainsi, leur habileté à gérer ces risques a une forte incidence sur leur capacité à demeurer compétitifs. Une alternative se trouve dans les marchés à terme. Ces derniers offrent des outils aux entreprises pour gérer les risques non-assurables qui menacent la pérennité des entreprises agricoles. Les marchés à terme sont des instruments de gestion qui permettent aux agents économiques de réduire le risque de fluctuation de prix. Face à l’engouement que l’on connait actuellement sur les marchés à terme agricoles au Québec et l’évolution des mesures de soutien mises de l’avant par les gouvernements provincial et fédéral, ce projet de recherche a deux objectifs majeurs:
(1) Le premier objectif s’intéresse à la contribution des différents marchés à terme agricoles dans la compétitivité des entreprises agricoles du Québec. Le premier sous-objectif de cet axe de recherche est d’approfondir la compréhension sur les choix des différents modes de mise en marché auxquels font face les producteurs de porcs pour maximiser leur profit et bénéficier d’une protection contre le risque de prix et rester compétitifs. Le deuxième sous-objectif de cet axe est d’évaluer l’impact des différentes stratégies de gestion des risques sur les mesures d’efficiences technique et la productivité des fermes agricoles du Québec. La méthodologie de la maximisation de l’utilité espérée du profit qui associe les programmes publics de soutien et les marchés à terme dans la plupart des secteurs agricoles du Québec constituera les bases théoriques d’analyse. De même, l’approche méthodologique de la fonction frontière stochastique incluant les risques sera exploitée.
(2) Le deuxième objectif de recherche est d’appréhender les effets des coûts de transaction et des préférences individuelles de risque sur la coordination verticale du secteur agricole québécois. Le premier sous-objectif de ce deuxième axe de recherche est d’examiner la relation dynamique entre les prix au comptant et à terme et leur implication sur la relation entre les agriculteurs et leurs fournisseurs d’intrants. Par ailleurs, la réduction des risques et les coûts de transaction sont souvent utilisés pour expliquer la coordination verticale dans le secteur agricole. Le deuxième sous-objectif de cet axe de recherche est donc d’examiner comment les coûts de transaction et les préférences individuelles de risque influencent les mécanismes de mise en marché du secteur de porcs.
Ce projet de recherche qui s’étale sur trois années, contribuera au renforcement de la contribution scientifique empirique des chercheurs au département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation (EAC) et au Centre de recherche en économie de l’environnement, de l’agroalimentaire, des transports et de l’énergie (CREATE) de l’Université Laval. Plus globalement, il contribuera à la littérature scientifique sur la gestion des risques d’entreprises.