Responsable :
Hugues Allard-Chamard
Établissement :
Université de Sherbrooke
Année de concours :
2021-2022
L’arthrite inflammatoire est une maladie dans laquelle il y a présence d’un disfonctionnement du système immunitaire. Lorsqu’impossible à contrôler avec un traitement, elle mène à la destruction des articulations affectées. Sa forme la plus courante est l’arthrite rhumatoïde. Celle-ci affecte 1% de la population mondiale. Le traitement de l’AI consiste à essayer divers médicaments jusqu’à ce que la maladie entre en rémission. Cependant, pour environ 10% des patients les traitements ont peu d’effet. Ainsi, il y a un besoin criant de nouveaux outils pour mieux traiter les AI.
Il existe un sous-groupe d’AI qui pourrait aider à comprendre le développement de l’AI. Il s’agit de patients qui sont atteints d’AI et d’une autre pathologie nommée immunodéficience primaire. Cette deuxième maladie est caractérisée par un système immunitaire qui ne fonctionne pas normalement, provoquant des infections plus fréquentes. L’intérêt d’étudier ce sous-groupe découle du fait que pour ces patients, il est souvent possible d’identifier une cause génétique. Ainsi, comprendre comment la défectuosité d’un gène unique initie le développement de l’AI pourrait nous permettre de développer des nouveaux traitements et d’améliorer notre compréhension de celle-ci.
Mon programme de recherche est formé autour de 3 projets distincts et complémentaires qui seront utiles pour comprendre le développement de l’AI.
Mon premier projet se concentre sur les AI présentes chez les patients avec une immunodéficience primaire. Mon but est d’étudier cette population pour identifier les gènes qui peuvent causer l’AI lorsqu’altérés. Ainsi, je vais évaluer, par des techniques moléculaires, comment ses gènes peuvent causer l’AI et s’il est possible d’envisager de traiter, par thérapies ciblées, ces altérations.
Mon deuxième projet consiste à étudier le gène « Dedicator Of Cytokinesis 2 » (Dock2). La conséquence d’une altération de ce gène est une immunodéficience primaire et une activation anormale du système immunitaire menant à l’auto-immunité. De plus, diverses mutations de ce gène sont associées au développement de l’AI. Ainsi, j’utiliserais des souris n’ayant pas le gène Dock2 pour comprendre les mécanismes par lesquels la perte du Dock2 mène à l’auto-immunité et l’AI.
Mon troisième projet consiste à mieux classifier les types d’arthrites rhumatoïdes. Cette maladie est en fait, plus qu’une maladie. Celle-ci représente un groupe de maladies avec des symptômes semblables. Malgré leurs similitudes, elles progressent différemment. Je vise donc à les classifier en fonction du type de cellules immunitaires affectées et évaluer s’il est possible, avec cette classification, de prédire l’évolution de la malade ou l’évolution lors d’une infection à la COVID-19.
Les connaissances acquises par ce programme de recherche formeront une base pour créer des thérapies ciblées selon des spécificités du système immunitaire ou de la modulation de Dock2 chez les patients. Nos recherches permettront une meilleure classification des AI permettant, en retour, de mieux évaluer la progression de la maladie ainsi que l’évolution d’une infection au COVID-19 et ainsi, il sera possible de choisir le traitement le mieux adaptés. Au final, ce programme a le potentiel de changer la manière dont les médecins traitent l’AI et a le potentiel d’améliorer la santé globale des Québécois.