Responsable : 
Grant McKenzie

Établissement : 
Université McGill

Année de concours : 
2020-2021

Table des matières

  1. Résumé du projet

1. Résumé du projet

La préoccupation du public envers la confidentialité des renseignements personnels est à son comble. Toutefois, le désir de faire part de son emplacement à des amis ou d’utiliser la technologie de localisation pour les services de navigation et de recommandation éclipse souvent cette préoccupation. L’omniprésence des appareils mobiles activés par des capteurs et l’essor des plateformes de médias sociaux encouragent ce partage de données géographiques personnelles. Tandis que les récents progrès dans l’analyse des mégadonnées, l’intelligence ambiante et les techniques de fusion de données nourrissent l’appétit croissant de l’économie pour les données, même les « traces numériques » deviennent révélatrices de nos activités personnelles. Les entités commerciales et les organismes gouvernementaux se fient toujours plus à ces traces lorsqu’ils prennent des décisions et conçoivent des produits; les traces sont utilisées à des fins qui n’étaient pas prévues. Malheureusement pour les utilisateurs de ces appareils et de ces plateformes, il est difficile de savoir comment les renseignements personnels sont partagés et quels produits et services utilisent ces renseignements.

Dans cette étude, j’ai l’intention de démontrer comment les traces numériques quotidiennes comme les estampilles temporelles, l’indication de notre emplacement et les courts messages sur les médias sociaux sont « géoindicatifs » et peuvent servir à déterminer notre emplacement. La majorité des travaux de recherche sur la confidentialité de l’emplacement tentent de protéger l’emplacement d’une personne avec différentes techniques de masquage ou de brouillage, ou en supprimant et en généralisant les caractéristiques d’une personne à un degré où l’on ne peut la distinguer dans une foule. La présente recherche adopte une méthode différente en intégrant le concept de « lieu ». Contrairement aux espaces géographiques, les lieux sont définis par les activités que les visiteurs y font. La mention de ces activités, de termes et de sujets liés à ces activités, et l’heure à laquelle on les mentionne donne un aperçu du « type » de lieu en question. La détermination du type de lieu constitue une étape importante de l’identification de l’emplacement géographique d’une personne. Grâce aux signatures de données temporelles et thématiques tirées de millions d’indications d’emplacement dans trois villes canadiennes, cette étude propose un cadre probabiliste sur les types d’endroits (p. ex. bar, parc, etc.). Je démontrerai ensuite comment les renseignements personnels sur l’emplacement peuvent être déterminés grâce à la combinaison de cette méthode et des répertoires toponymiques existants.

Ces travaux auront une incidence considérable sur la façon dont le public perçoit et comprend la notion de confidentialité de l’emplacement. Ils visent à éduquer le public et les chercheurs sur les utilisations possibles des informations que nous partageons, en exposant les répercussions des traces numériques que nous laissons derrière nous. Les résultats des travaux proposés auront davantage d’effet sur les gens et le milieu de la recherche, en offrant un cadre théorique et pratique par lequel les personnes et les groupes pourront contrôler le flux de leurs renseignements personnels sur l’emplacement.