Chercheuse : 
Tremblay, Sara

Établissement : 
Université du Québec en Outaouais (UQO)

Année de concours : 
2021-2022

La dépression touche une personne sur vingt au Canada. Elle est la principale cause d’invalidité, de diminution de qualité de vie et de suicide au niveau mondial. Malgré le grand nombre de médicaments maintenant disponibles pour traiter les symptômes de la dépression, une personne sur deux ne répond pas favorablement à ceux-ci. La médication comporte également plusieurs effets secondaires. Ainsi, le développement de nouveaux traitements est primordial. Une alternative efficace aux médicaments est la stimulation thêta burst (STB). Cette technique utilise des champs magnétiques appliqués à l’extérieur de la tête pour moduler les régions cérébrales qui sont impliquées dans la dépression. Ce traitement comprend une séance de stimulation quotidienne de 3 minutes (du lundi au vendredi) pendant quatre semaines consécutives.

Bien que nous sachions que la STB est efficace pour réduire les symptômes de la dépression et est associée à très peu d’effets secondaires, nous ne comprenons pas entièrement son impact détaillé sur le cerveau. De plus, nous savons qu’environ 50% des personnes répondent au traitement, ce qui est comparable au taux de réponse pour les antidépresseurs. Malheureusement, il n’existe actuellement aucun moyen de prédire si une personne répondra au traitement. Faute d’outils permettant de guider la sélection du traitement, les médecins utilisent une stratégie d’essais-erreurs et doivent souvent attendre plusieurs semaines avant de déterminer si un traitement est efficace ou non.

Mon programme de recherche vise donc à améliorer notre compréhension des effets de la STB sur le cerveau afin de guider la sélection d’un traitement optimal pour les personnes vivant avec une dépression. Dans l’optique d’atteindre cet objectif, ma recherche est orientée vers trois axes principaux. Le premier axe vise à étudier les effets de la STB sur le cerveau. Pour se faire, nous allons utiliser une technique d’imagerie cérébrale innovante qui nous permet de d’étudier comment la STB modifie le métabolisme du cerveau et la force des connections entre les différentes régions du cerveau des individus avec un diagnostic de dépression. Le deuxième axe vise à développer une nouvelle forme de STB, qui combine un champ magnétique avec une stimulation électrique de faible intensité, afin d’augmenter les effets de la STB sur le cerveau, et potentiellement augmenter ses effets thérapeutiques. Le troisième axe vise au développement d’un outil permettant de guider la sélection du traitement optimal pour chaque individu. À cette fin, nous allons étudier si la réponse du cerveau à un premier traitement, mesurée par l’activité électrique produite par les neurones, permet de prédire la réponse thérapeutique à un traitement STB de 6 semaines chez des individus souffrant de dépression.

Le présent programme contribuera à améliorer notre compréhension de la réponse au traitement STB, ce qui aura un impact direct sur la qualité des soins prodigués aux Québécois souffrant de dépression. Dans l’ensemble, les résultats des recherches pourraient mener à une réduction des coûts socio-économiques associés à la dépression et une amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec une dépression, via le développement d’options de traitement STB plus personnalisés, fiables et efficaces.