Responsable :
Natasha Szuber
Établissement :
CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal
Année de concours :
2021-2022
Au cours de la dernière décennie, l’immunothérapie a révolutionné le traitement du cancer. Avec un traitement d’immunothérapie, de nombreux patients vivent plus longtemps et certains sont même guéris d’une maladie de stade 4 (métastatique). Deux types de cancer qui peuvent être traités par immunothérapie sont le mélanome et le cancer de la vessie (urothélial). Les inhibiteurs du point de contrôle immunitaire sont un type d’immunothérapie qui agit en activant le système immunitaire d’un patient (cellules T) afin que son système immunitaire puisse trouver, attaquer et tuer les cellules cancéreuses. Malheureusement, de nombreux patients ne répondent pas aux immunothérapies ou n’y répondent que brièvement.
Nous avons étudié les facteurs liés aux patients et aux tumeurs qui sont associés à une réponse sous-optimale aux inhibiteurs du point de contrôle immunitaire. Nous avons constaté que les tumeurs présentant des types spécifiques de mutations dans leur ADN étaient moins susceptibles de répondre à l’immunothérapie. De plus, nous avons constaté que les patients atteints de mélanome ou de cancer de la vessie avec métastases aux os avaient également des taux de réponse très faibles au traitement d’immunothérapie. Le but de ce programme de recherche est d’essayer de comprendre pourquoi les patients présentant des mutations génétiques spécifiques ou des métastases osseuses sont moins susceptibles de répondre à l’immunothérapie. Éventuellement, en définissant les mécanismes qui régissent la résistance à l’immunothérapie, nous espérons développer des traitements plus efficaces pour les patients atteints de ces cancers agressifs et résistants à l’immunothérapie. Nous utiliserons des modèles murins de cancer et des études sur des cellules cancéreuses humaines pour caractériser l’impact de ces mutations ou métastases osseuses sur le microenvironnement immunitaire de la tumeur.
Nous avons également constaté que les patients atteints de mélanome avec certains types de mutations dans un gène appelé BRAF sont résistants à l’immunothérapie. D’autres types plus courants de mutations BRAF peuvent être traités avec des thérapies ciblées. Nous avons donc testé un certain nombre de thérapies ciblées et avons constaté que ces cellules cancéreuses ou tumeurs mutantes se développant chez la souris rétrécissent lorsqu’elles sont traitées avec des combinaisons spécifiques de thérapies ciblées. À l’aide de ces données expérimentales, nous avons développé une étude clinique pour tester ces thérapies ciblées chez les patients. Cette étude est en cours et nous recueillons des biopsies tumorales et des échantillons sanguins de patients traités par thérapie ciblée. Ce projet nous aidera à déterminer si ces thérapies combinées sont efficaces chez l’humain. Les échantillons recueillis nous permettront d’examiner comment les tumeurs portant ces mutations modulent le microenvironnement immunitaire; comprendre ce qui rend certaines tumeurs sensibles aux thérapies ciblées et comment d’autres tumeurs développent une résistance à la thérapie ciblée. Avec ces outils, nous serons en mesure d’optimiser des thérapies immuno-génomiques ciblées plus efficaces et nouvelles pour les patients atteints de ces cancers agressifs qui sont résistants aux traitements.