Chercheur : 
Rowan, Sam

Établissement : 
Université Concordia

Année de concours : 
2021-2022

Les changements climatiques constituent l’une des plus grandes menaces pour l’humanité. Or, les gouvernements et les sociétés peinent à y répondre avec fermeté. La coopération internationale à cet égard progresse difficilement. Nombre de gouvernements ont adopté d’ambitieuses politiques climatiques, mais celles-ci ne satisfont souvent pas aux exigences de la science, même si elles s’avèrent substantielles comparativement à la performance médiocre d’autres pays. Pourquoi certains États agissent-ils contre les changements climatiques, tandis que d’autres, non.

Les perspectives existantes en science politique s’efforcent de concilier les divergences de volonté des États en matière de lutte contre les changements climatiques. Certains avancent qu’un gouvernement n’adoptera pas de réformes coûteuses à moins que d’autres ne fassent de même, c’est-à-dire que les politiques climatiques sont en soi conditionnelles. D’autres attribuent les divergences aux politiques intérieures, ce qui sous-entend que les politiques climatiques sont largement inconditionnelles et donc sans lien avec les politiques d’autres pays. La dynamique conditionnelle ou inconditionnelle motivant les politiques climatiques est capitale pour l’élaboration d’une politique mondiale efficace. Si les politiques climatiques sont conditionnelles, il est essentiel de renforcer la confiance entre les États grâce aux organisations internationales, comme on l’a fait par les négociations de longue date des Nations Unies sur le climat. En revanche, si les politiques climatiques sont inconditionnelles, ces organisations devraient plutôt aider les intervenants nationaux à presser leur gouvernement d’adopter des politiques climatiques plus rigoureuses, quelle que soit l’approche d’autres pays.

À quel point les politiques climatiques sont-elles conditionnelles? L’Accord de Paris sur le climat de 2015 permettait aux gouvernements de fixer leurs propres objectifs. Par conséquent, l’austérité des mesures climatiques variait considérablement. En 2020, les États soumettront leurs nouvelles cibles aux Nations Unies. L’occasion est donc idéale d’évaluer si ces cibles sont devenues plus ambitieuses, et si elles sont conditionnelles aux démarches climatiques d’autres pays. Nous recueillerons des données sur ces nouvelles cibles et sur les récentes performances climatiques des pairs de chaque État pour déterminer si les politiques climatiques sont motivées par une dynamique conditionnelle ou inconditionnelle. L’étude fournira l’une des premières évaluations de ces politiques depuis l’Accord de Paris. Elle permettra surtout aux universitaires, aux observateurs et aux militants de comprendre quels sont les leviers les plus efficaces pour stimuler l’action sur le climat, et plus précisément, si le renforcement des politiques sur le climat est davantage facilité par la coopération internationale ou les politiques intérieures.