Leviers d’intervention auprès des personnes achetant ou susceptibles d’acheter des services sexuels : un examen de la portée

Résumé du projet

Ce projet s’inscrit dans l’axe 1 (prévention de l’exploitation sexuelle) et vient répondre plus précisément au besoin de recherche 1.2, lui-même associé à la question suivante: quels sont les leviers d’ intervention en émergence ainsi que ceux jugés prometteurs pour agir auprès des personnes achetant des services sexuels (clients actuels et potentiels)?L’objectif général est produire un examen de la portée (scoping review) sur les leviers d’intervention (précoce, dissuasive, alternative à une peine ou correctionnelle) utilisés auprès de clients actuels ou potentiels. Plus spécifiquement, il s’agira de : 1) décrire les caractéristiques générales des interventions effectuées auprès des clients actuels ou potentiels; 2) dégager les éléments spécifiques de ces interventions; 3) départager les interventions prometteuses de celles qui sont émergentes en identifiant certains leviers ou éléments essentiels; 4) avec les parties prenantes, optimiser les retombées de cet examen sur les politiques et interventions québécoises; 5) identifier les forces, limites des connaissances actuelles et pistes de futures recherches. Pour bien comprendre le phénomène de l’exploitation sexuelle des personnes, il faut le considérer comme un marché. Auprès des clients potentiels, une campagne médiatique déployée à large échelle peut viser à remettre en cause les attitudes et normes sociales qui tolèrent ou banalisent l’exploitation sexuelle. D’autres projets peuvent viser spécifiquement les adolescents et jeunes adultes considérés à risque d’acheter des services sexuels. Auprès des clients actuels, trois grandes catégories d’intervention peuvent être envisagées : des mesures répressives, des interventions dissuasives, des journées de sensibilisations ou programmes éducatifs de type John School destinés aux hommes qui ont fait l’objet d’une arrestation. Depuis 2014, l’achat de services sexuels est considéré comme une infraction criminelle au Canada. Il paraît donc pertinent d’analyser les journées de sensibilisation ou les programmes éducatifs sous l’ angle du modèle Risque-Besoins-Réceptivité qui s’intéresse aux pratiques correctionnelles efficaces. La méthodologie de cet examen de la portée se définira selon les étapes et indicateurs exposés par Tricco et al. (2018) au moyen de la grille d’extraction des données PRISMA-ScR (Preferred Reporting Items for Systematic reviews and Meta-Analyses extension for Scoping Reviews). L’extraction des données sera effectuée selon les dimensions et indicateurs détaillés ci-dessous : a) caractéristiques générales des interventions (ex. : financement, population ciblée, durée moyenne ou prévue de l’ intervention; b) composantes spécifiques des interventions (prise en compte du risque de récidive, individualisation de l’intensité, besoins ou facteurs de risque dynamiques ciblés, la stratégie générale et les adaptations visant à rejoindre certains sous-groupes spécifiques); c) interventions prometteuses et d) éléments se retrouvent dans au moins 50% des interventions répertoriées. Sur le plan des retombées, dans une démarche de mise à l’échelle, l’identification des éléments spécifiques pourrait permettre de concevoir un nouveau programme, d’améliorer le contenu d’un programme existant ou de modifier le format d’un programme existant pour l’adapter à un nouveau contexte. Afin d’optimiser l’applicabilité de nos résultats, des parties prenantes de différents secteurs contribueront au projet. Notre stratégie de mobilisation des connaissances s’appuiera sur le modèle « Stakeholder engagement opportunities in systematic reviews ».