Chercheur : 
Guillaume Marquis Gravel

Établissement : 
Institut de cardiologie de Montréal

Année de concours : 
2021-2022

Les maladies cardiovasculaires telles que les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux représentent la première cause de mortalité à travers le monde, causant 17,8 millions de décès par année. L’aspirine est un médicament accessible et abordable servant à fluidifier le sang qui est utilisé à grande échelle depuis plusieurs décennies pour prévenir les problèmes cardiovasculaires. Cependant, l’aspirine augmente les risques de saignements, un effet secondaire pouvant causer des complications menant potentiellement à la mort. Pour cette raison, l’utilisation d’aspirine n’est probablement pas bénéfique pour tout le monde. Par exemple, la communauté scientifique n’a toujours pas établi de consensus quant à la place de l’aspirine chez les individus qui ne sont pas porteurs d’une maladie cardiovasculaire établie, mais qui souffrent de diabète, un facteur de risque important de futurs problèmes cardiaques. Les patients subissant un infarctus du myocarde qui sont traités sans intervention cardiaque représentent un autre groupe pour qui l’indication d’utiliser l’aspirine est incertaine. Le programme de recherche que j’ai développé avec mes collaborateurs a pour but d’améliorer la façon dont l’aspirine est utilisée par les patients et leurs médecins pour prévenir les problèmes cardiovasculaires chez ces deux populations à risque. Premièrement, nous allons évaluer le rôle de l’aspirine chez les patients diabétiques qui n’ont pas de maladie cardiovasculaire connue. Dans ce groupe, nous allons étudier si de nouvelles façon d’administrer l’aspirine peuvent améliorer son effet sur la fluidité du sang, et si son effet diffère entre les patients qui souffrent de diabète et ceux qui n’en souffrent pas. Deuxièmement, nous allons étudier si de nouvelles façons d’utiliser l’aspirine peuvent améliorer la santé cardiovasculaire des patients diabétiques sans maladie cardiovasculaire connue. Pour y arriver, nous allons conduire une étude incluant 10 000 patients qui seront traités soit par de l’aspirine, soit par un placebo, et évaluer si l’aspirine entraîne une modification du risque de développer des problèmes cardiovasculaires ou des saignements après trois à cinq ans. Troisièmement, nous allons mettre en place une étude à plus petite échelle visant à évaluer si une stratégie sans aspirine est plus bénéfique que la stratégie standard avec aspirine chez les patients ayant subi un infarctus du myocarde récemment, mais qui n’ont pas été traités pas une intervention cardiaque. Ce projet sera développé en collaboration étroite avec un groupe de patients qui feront partie de l’équipe de leadership de l’étude. Leur rôle sera de s’assurer que l’étude soit élaborée de façon à répondre à des questions qui sont réellement importantes pour les patients, et qu’elle soit conduite de façon à optimiser l’expérience des participants. Si cette dernière s’avère être concluante, l’élaboration d’une plus grande étude permettant d’évaluer la place de l’aspirine dans cette population sera justifiée pour potentiellement améliorer la santé de ces patients rencontrés fréquemment en clinique. Ce programme de recherche contribuera donc à optimiser l’utilisation de l’aspirine, un médicament abordable et facilement accessible pour les patients, pour prévenir les problèmes cardiovasculaires, tout en s’assurant que les patients demeurent au centre de nos préoccupations.