Pour une meilleure compréhension de la radioactivité et de sa perception dans le contexte d’exploitation des éléments de terres rares (ETR)

1. Résumé du projet

Objectif

Les éléments de terres rares (ETR) possèdent des propriétés uniques qui en font des éléments essentiels pour de nombreuses composantes de hautes technologies utilisées dans plusieurs secteurs pertinents et en expansion pour le Québec tels que l’éolien, l’électrification des transports et les télécommunications. Bien que la Chine détienne le quasi-monopole de production d’ETR raffinés, plusieurs gisements d’ETR existent au Québec et permettraient de répondre aux besoins grandissants des pays occidentaux. À titre d’exemple, Torngat Metals Ltd (TML), un des partenaires de ce projet, prévoit débuter la production à grande échelle d’ETR d’ici deux ans à partir d’un gisement situé sur le sol québécois. Les ETR contiennent des propriétés chimiques complexes dont divers radionucléides d’origine naturelle (RON). Cette présence des RON soulève des considérations techniques, environnementales, dosimétriques et d’acceptabilité sociale nécessitant des études plus approfondies et ciblées sur les spécificités géologiques, géographiques et populationnelles propres au Québec. En effet, les RON sont généralement séparés des ETR lors des processus de traitement des minerais et de transformation. Ils sont ensuite rejetés sous forme de rejets miniers parfois considérés radioactifs qui peuvent avoir des effets néfastes sur l’environnement et les populations s’ils sont incorrectement gérés. Dans un contexte de développement durable, particulièrement en milieu nordique, peu d’acteurs du secteur minier québécois sont outillés pour cette problématique.

Pour relever ces défis, une équipe pluridisciplinaire en collaboration avec des entreprises partenaires au projet s’est composée pour cerner toutes ces problématiques et y répondre en quatre axes de recherche complémentaires. Les travaux de l’Axe A menés par l’équipe des Prof. Boulanger, Belem et Coudert (UQAT) et Larivière (UL), qui possèdent une expertise reconnue mondialement dans cette filière, permettront de comprendre le devenir des RON et les enjeux environnementaux en découlant dans le contexte d’exploitation des ETR au Québec. L’axe B va permettre d’identifier des facteurs d’acceptabilité sociale associés à l’exploitation des ETR au Québec et surtout d’entrevoir des stratégies diverses permettant d’augmenter le degré d’acceptabilité sociale. Les recherches seront menées par le prof. Khasa, qui possède une vaste expérience dans l’évaluation de la perception du public via des approches méthodologiques novatrices. L’Axe C permettra quant à lui d’analyser la réglementation et les bonnes pratiques juridiques à développer pour une prise en compte adéquate des impacts sociaux et environnementaux associés aux RON. L’expertise du prof. Krolik permettra de dégager des pistes d’amélioration en la matière destinées aux acteurs du secteur minier. Enfin, l’Axe D aura pour objectif d’établir des stratégies de sensibilisation et d’éducation associées aux RON.

Résultats attendus et retombées escomptées

Les résultats obtenus par ce projet de recherche permettront d’acquérir des données sur le comportement radiologique, environnemental et d’acceptabilité sociale pour mettre sur pied une filière québécoise des ETR.  Le projet formera aussi de la relève scientifique dans plusieurs filières stratégiques dans le contexte des ETR. L’ensemble de ces retombées bénéficieront à tous les projets d’ETR en sol québécois et permettront au Québec d’atteindre les objectifs ciblés par sa vision stratégique du développement minier sur son territoire et dans son plan de valorisation des minéraux critiques et stratégiques (MCS).

2. Équipe de recherche

Équipe de recherche

3. Appel de propositions

Le projet est d’une durée de 3 ans et le montant total octroyé est de 381 000 $.