Responsable : 
Ruediger, Andreas

Établissement : 
Institut national de la recherche scientifique (INRS)

Année de concours : 
2021-2022

Les numéros de série font partie intégrante de certains objets sur lesquels ils sont ajoutés dans le but de les individualiser. Les procédés de marquage utilisés provoquent un relief perceptible à l’oeil nu accompagné de contraintes mécaniques non-perceptible à l’oeil nu et se trouvant en dessous du numéro de série. Lors d’une oblitération, le relief est effacé jusqu’à une certaine profondeur, exposant les contraintes résiduelles à la surface. Les laboratoires forensiques disposent de procédés standardisés pour la récupération et relecture de numéros de séries oblitérés dans des métaux. Toutefois, de plus en plus d’objets, y compris des pièces d’armes à feu ou des pièces de véhicules, sont fabriqués à partir de polymère pour lesquels aucune alternative n’existait. Une technique reproductible et non-destructive a été démontrée en 2017 par l’équipe du Prof. Ruediger en collaboration avec l’UQTR. Cette première étude de faisabilité a été identifiée comme prometteuse lors de la dernière réunion des directeurs des laboratoire de sciences forensiques d’Interpol à Lyon en 2019, et citée dans le rapport 2016-2019. Bien que la méthode fonctionne, elle fait face à des défis importants lorsque des polymères noirs sont utilisés et n’est actuellement pas portable tel que souhaité par les services de police. Notre projet a comme premier objectif de faire face aux limitations fondamentales théoriques et expérimentales de la méthode établie qui utilise une imagerie pixel-par-pixel de spectres Raman. Lors d’une déformation mécanique, certains pics sont sujets à de faibles changements de fréquence, de largeur à mi-hauteur ou d’intensité relative des pics. Pour optimiser la résolution spectrale, nous cherchons à utiliser un nouveau spectromètre de type VIPA («virtually imaged phase array») qui permettra d’augmenter la résolution spectrale de nos tests jusqu’à deux ordres de grandeur.
Comme deuxième objectif, nous allons exploiter d’autres types de spectroscopie optique et d’imagerie, y compris la spectroscopie infrarouge et la biréfringence de rayons THz, dans le but d’identifier des possibilités d’acquisition d’image plus rapides et compatibles avec des applications mobiles. Les expériences THz seront effectuées au laboratoire de laser à ultra-courte impulsion de l’INRS (ALLS), en collaboration avec son ancien directeur. L’équipe est composée de chercheurs de l’institut national de la recherche scientifique du centre énergie, matériaux et télécommunications (INRS-EMT) et du département de chimie, biochimie et physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Grâce aux collaborateurs de ce projet, nous profitons d’une expertise directe des services policiers qui ciblera nos recherches sur les besoins spécifiques en sciences forensiques. Le projet offrira d’excellentes opportunités de formation aux étudiants qui profiteront d’un milieu de recherche à la fine pointe technologique et de l’expertise en science forensique et spectroscopie du co-chercheur et des collaborateurs.