Chercheuse : 
Delisle, Julie

Établissement : 
Université du Québec à Montréal (UQAM)

Année de concours : 
2021-2022

La nécessité de rendre les organisations plus « agiles » est sur toutes les lèvres, que ce soit les gestionnaires, les employés, les membres du gouvernement ou un grand nombre d’intervenants divers dans les médias, surtout dans le contexte de pandémie que nous vivons. Mais qu’est-ce qu’au juste une organisation agile ? L’agilité se traduit généralement par la capacité d’introduire des changements plus rapidement et une collaboration accrue avec les clients (ou utilisateurs) afin de répondre à leurs besoins. Elle implique également une plus grande autonomisation afin que les équipes puissent prendre les décisions qui les concernent. C’est un changement de paradigme radical pour un grand nombre d’organisations qui reposent sur la standardisation et le contrôle, ce qui amène des défis supplémentaires pour les acteurs des organisations.

Ainsi, l’agilité requiert de la flexibilité et de l’autonomie. Or, les organisations tentent souvent de devenir plus agiles sans que ces éléments clés soient présents, ce qui peut amener des conflits et potentiellement l’échec des efforts de transformation. Des contradictions sont par ailleurs présentes au cœur même des approches agiles, qui valorisent à la fois flexibilité et adaptation, ainsi que productivité et efficience.

Ainsi, il est reconnu que les contextes hybrides (alliant gestion traditionnelle et agile) génèrent des tensions, qui sont au cœur de ce projet de recherche. La théorie du paradoxe, qui offre une lentille pour comprendre et expliquer les tensions organisationnelles, de plus en plus présentes, sera mobilisée. La théorie du paradoxe nous permettra d’identifier et de catégoriser les tensions vécues, puis d’explorer les réponses face à celles-ci, dans le but de mieux comprendre les solutions pouvant être mises en place. Pour ce faire, la perspective de la pratique, qui nous amène à nous intéresser à ce que font réellement les acteurs organisationnels au quotidien, ainsi que les effets de ces pratiques, sera mise à profit.

Les objectifs de la recherche sont donc les suivants : 1) Préciser le concept d’agilité organisationnelle et contribuer à mieux le définir, 2) Explorer les tensions et paradoxes vécus dans les organisations qui vivent des transformations visant à les rendre plus agiles et leurs effets sur les individus et 3) Documenter les pratiques et les stratégies de réponses des acteurs face aux enjeux vécus.

Ce projet de recherche repose sur une méthode de recherche qualitative. Des études de cas multiples seront réalisées et mobiliseront des sources de données variées, soit des entrevues, de l’analyse documentaire et de l’observation. Nous visons la réalisation d’un minimum de trois études de cas dans trois contextes organisationnels distincts, afin de nous permettre une comparaison entre différents contextes et de relever des points communs aux différents contextes.